Il y a quatorze années, Djam, alias Ahmed Djamil Ghouli, faisait ses débuts à la salle Ibn-Zeydoun, avant de fonder ce qui allait devenir, quelque temps après, Djmawi Africa, l’un des groupes phare de la nouvelle scène musicale algérienne. Bien que Djam ait entamé une carrière solo à partir de 2015, force est de constater que l’énergie et la passion qui animent l’homme restent intactes. Cela s’est vérifié mercredi dernier à la même salle, où il présentait à la presse et à la famille artistique son premier album solo #Zdeldel, composé de seize titres aux influences reggae, gnawi, chaâbi mais aussi raï. Avec son indétrônable tam rasta, sa chemise kaki et son cargo noir, Djam fait son entrée accompagné de deux choristes, qui apporteront beaucoup de groove à cette prestation de près de deux heures. En hommage à Madiba, il entame la chanson éponyme, qui est aussi le premier titre de l’album, comme un retour aux sources qui permettra à l’artiste de mieux explorer les confins de l’Afrique. Encore un hommage au continent noir à travers la chanson Ifrik’yamma. C’est surtout l’énergie de Djam qui insuffle au titre toute sa richesse. D’ailleurs, les petites pancartes distribuées dans le public, où étaient inscrits “zdeldel/zbelbel” étaient toutes au vert, ce qui rappellera au chanteur son passage dans l’émission “Nouvelle star” en 2017. Une touche autobiographique s’est mêlée à ce melting-pot de genres et de mélodies, où Djam dépeint ses peines et désillusions amoureuses. À travers Meryem, du nom d’une ex-petite amie du chanteur, nous sommes loin des chansons à fleur de peau, à la limite de la mièvrerie. Djam lui confère, au contraire, énergie et humour, se moquant même de sa naïveté, y disséminant parfois des références aux monstres sacrés du raï comme cheikha Remitti. Un album qui aura mis trois ans avant de voir le jour, et dont la sortie aura été plus d’une fois reportée “afin de le parfaire”. Effectivement, la qualité s’en ressent, notamment en ce qui concerne l’instrumentation, avec Omar El-Barkaoui à la batterie, Nadjib Gherici à la guitare, Amine Dahane au clavier et Hichem Takaoute à la basse. Une belle brochette de musiciens en somme, qui ont offert de solides prestations. Par ailleurs, deux autres vedettes de la chanson algérienne ont tenu à accompagner Djam dans cette nouvelle aventure musicale. Le premier n’était autre que l’interprète de musique chaâbi, Abdelmadjid Meskoud, ancien voisin et ami de Djam, qui a tenu à encourager son protégé malgré la maladie. Le clou de la soirée sera un moment de partage avec la chanteuse et présentatrice Manel Gherbi pour le titre Teghmezli.

Yasmine Azzouz

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